Daniel CLESSE

Peintre

Très beau moment que nous propose la vidéo en bas de cette page ! Daniel Clesse nous ouvre la porte de son atelier en toute simplicité, nous fait découvrir son univers. On oublie qu’il nous a quittés en 2016, il est là, sobre, authentique et généreux, heureux de partager sa passion pour les couleurs et l’acte de peindre.

Propos de l’artiste

« Le côté fascinant de la peinture, c’est qu’on ne fait presque jamais ce qu’on veut. La peinture fait table rase de l’idée. La peinture ignore l’idée. Quand on ne comprend plus rien, c’est alors qu’il faut peindre. Le meilleur stimulant : la toile ratée ! Quelle joie de perdre l’idée de départ, s’il y en eut. C’est alors que la peinture montre le bout du nez avec ses exigences spécifiques. Le rythme : articulation vivante entre les contrastes. Lorsqu’une partie d’une toile est trop riche, trop flatteuse, il faut la supprimer. Sa complétude nuit à la nécessaire évolution du tableau, et à l’articulation entre chaque élément. Elle s’isole d’elle-même. Si on ne peut faire ce sacrifice, il faut faire n’importe quoi sauf de la peinture. Une toile « terminée », c’est comme un ballon qu’on a touché du pied. Il s’en va plus loin. On doit alors le poursuivre. Mais le « but » n’existe pas. Seule la mort sifflera la fin de ce jeu dérisoire. L’acte de peindre, quel formidable pied de nez à la souffrance ! Dans mes peintures, je propose une équivalence colorée de la naissance du monde, des forces qui conduisent à la gestation, à la fission, à l’éclosion, au renouvellement de la vie, de cette vie éphémère qui glisse un court instant sur l’infini. C’est une invitation à méditer, à écarquiller les yeux sur cet incommensurable espace où le rêve et le réel se conjuguent. Si la peinture a une fonction, c’est, comme la musique, une occasion parmi d’autres de rassembler les êtres et de leur apporter cette part de rêve vital avec la couleur comme seul matériau. C’est alors qu’on peut considérer ainsi le rôle de l’artiste : il ne crée rien, il n’est qu’un intermédiaire attentif qui a perçu (ou entendu) quelque chose qu’on n’avait pas pris la peine de regarder (ou d’entendre). Son rôle est alors de tenter d’en évaluer et d’en formuler l’essentiel. L’artiste est un révélateur. Il doit donner du rêve, et j’ose l’affirmer, du plaisir. Ce mot n’est jamais utilisé dans les propos et livres sur l’art, et pourtant ! y-a-t-il un autre but dans la vie ? »
Photo 5

Une sélection d’œuvres

Réservation / infos

Françoise Lamarre-Hauters francoise.lamarre-hauters@orange.fr 06.08.03.45.53

En savoir plus

L’amoureux authentique de la couleur, des couleurs, a préféré s’éloigner des salons parisiens et quitter la capitale pour gagner en luminosité et en espace de vie et de liberté. C’est au cœur du petit village de Puéchabon dans l’Hérault qu’il s’est en premier lieu installé, puis à Aniane. Il a aimé promouvoir des artistes à ses côtés. Sa carrure et son charisme faisant de lui un chef de file incontestable, il a pu initier des manifestations artistiques dans une région assez défavorisée en la matière notamment « Juin des Arts » à Aniane. Si peindre a toujours été pour Daniel Clesse un acte essentiel, d’abord pour lui-même, au service de la couleur, sans détour ni concession, l’artiste aimait aussi à partager et sensibiliser les spectateurs à l’importance de l’art qui échappe à l’intellect. Rappelant la phrase de Paul Valéry : « Un poème ne s’écrit pas avec des idées mais avec des mots, de même la peinture ne se fait pas avec des idées mais avec de la couleur. » Alors que Daniel Clesse citait volontiers la phrase de René Char « ayez la politesse de faire simple » Jean-François Ramirez, peintre et illustrateur, poursuivait en parlant de son ami Daniel « Personne ne s’y trompe, il n’y a pire difficulté que d’être simple… !  Sans doute est-ce la complexité même de cette apparente simplicité qui touche et affecte les sens au contact de sa peinture… Dans son travail, couleurs et formes s’adressent davantage au regard qu’à la pensée ! il accomplit ce petit miracle avec une candeur de jeune homme, sensible à l’amour, à la sublimation vitale. Il garde au fond de l’œil cette étincelle espiègle et gourmande de jaune et de bleu et de rouge et de vert… rouge quand tout saigne de vie, blessures et chances de survie, bleu nuit presqu’aux limites du noir, mais réceptacle de lumière, quête aussi de l’équilibre dans le chaos apparent… il y a là le dynamisme d’une œuvre forte, mature et impliquante, si, comme le peintre vous êtes plus sensible au chemin qu’au but à atteindre. »