Jean Hury ne peut s’empêcher de faire un croquis, quel que soit le lieu ou les circonstances, dès lors qu’il est touché par la scène qui s’offre à ses yeux, pour ensuite la retranscrire en couleurs dans son atelier.
Il a une autre passion, plus exigeante techniquement : la céramique. Les deux vidéos dont les liens sont en bas de page en disent plus long que n’importe quel discours. Les doigts de l’artiste sont en lien direct avec son coeur. Deux moments de pure poésie. Jean Hury ne fait qu’un avec la terre, son bonheur de partager est palpable, touchant.
Une sélection de céramiques est présentée dans « une sélection d’œuvres » à la suite des œuvres peintes.
« Prendre mon pinceau, ma palette et une toile est simplement un moyen de me faire comprendre. Tout comme les photographes, les peintres et les dessinateurs utilisent un langage universel. L’homme des cavernes a laissé derrière lui des traces picturales et continue à se faire comprendre des milliers d’années après. Les écrivains, malgré tout leur talent, ont besoin de traducteurs pour se faire comprendre aux quatre coins du monde. Les peintres, non. »
« J’ai toujours avec moi de quoi dessiner – alors que j’étais étudiant mon professeur Pierre Roulot m’y avait exhorté et je l’en remercie – c’est ainsi que j’ai réalisé plus de 4000 croquis au hasard de mes voyages et de la vie. De retour dans mon atelier, ces croquis me donnent exactement l’ambiance que je veux transmettre… Lorsque je peins un tableau avec un ciel nuageux, sombre ou annonçant la pluie, j’ai envie que le spectateur ait envie de se mettre à l’abri. Je suis comblé quand cette magie opère comme l’illustre cette anecdote : devant un tableau représentant la place Saint-Marc, le pavé humide, une spectatrice ma montré du bout de sa canne le centre de la place où le rose le disputait au bleu gris et m’a dit « c’est exactement ici que j’ai glissé, je suis tombée… tombée en admiration devant votre savoir ». C’était évidemment le plus beau compliment que l’on pouvait me faire »
« Ma palette a changé au fil des années. Dans mes premières aquarelles rapportées du Canada et des États-Unis, je respectais toutes les couleurs qui s’offraient à mon regard. Puis doucement les verts sont devenus moins vifs, plus gris ou tirant vers le bleu pour complètement disparaître dans les années 70 et faire place aux bleus, violets, marrons, oranges ou mélanges de ces nuances… A tel point qu’un journaliste a titré son article « l’homme qui n’aimait pas le vert » ; cela rend d’autant plus amusant ce qui suit : lors d’une exposition consacrée aux paysages du Liban une personne m’a dit « Je ne savais pas ce pays si verdoyant » alors qu’il n’y avait pas une touche de vert dans les toiles exposées ! »
« Au final je ne cherche qu’une chose : me faire comprendre sans aucun mot et transmettre mon envie et mon désir de voyager et d’exposer ce que j’aime représenter. »