« Je ne regrette rien de ma vie. Éblouie par la beauté des fleurs, la force d’amour des chiens qui m’ont accompagnée tout au long de ma vie. Aimée par les couleurs, transcendée par l’acte de peindre, cet art m’a révélée à moi-même, m’a permis de me construire, de me regarder avec des yeux de douceur et de braise.
J’ai aimé me confectionner des robes longues qui rendaient invisible l’innommable trace de cet accident de tramway. Ma féminité s’est trouvée exacerbée au fil des années. Mon regard sur ce qui m’entourait aussi. Tout a pris plus de force, la vie, l’enfer, les démons qui au bout du compte peuvent être bien pitoyables si on les remet à leur juste place.
Douceur de la nativité, amour impalpable, lumière douce et céleste, mais aussi violence de l’arrachement du ventre de la mère dont le corps se déchire sous le flot de la vie qui se déverse sur la terre.
Mes compagnons à quatre pattes furent nombreux, fidèles chevaliers de cœur, géants d’amour, réchauffant mon cœur et mon corps lorsqu’il faisait froid. Mon ficus géant vivait à travers moi, sa sève coulait dans mes veines. Nous ne faisions qu’un. Non je ne regrette rien de cette « tragédie » qui m’a mise face à moi-même et m’a permis de me révéler dans la peinture.
Que ces toiles, traces de mon passage sur terre, vous apportent cet amour infini pour la vie que vous pouvez retrouver dans mes yeux, dans la couleur de ma chair, dans les couleurs que j’ai posées, superposées et qui m’ont donné vie, les couleurs de la transcendance. Riez des démons, de la mort qui n’est qu’un passage, sublimez vos vies du vivant qui vous entoure. Vos regards posés sur mes toiles sont pour moi d’une douceur infinie et leur donnent vie, juste retour de la force de vie que j’ai pu y déposer en dépit des circonstances.
L’amour de ma vie fait homme m’a été si précieux ! Il m’a épousée, accompagnée, manifesté son amour au-delà des apparences d’un corps malmené, touché dans sa chair. La présence du cœur, celle qui donne la force de tout transcender et de traverser. »
Message reçu de Veronica le 27 septembre 2022 par le canal de Françoise Lamarre-Hauters, avec gratitude et émotion